Déracinement, résilience, attachant

Aya : de Marie-Virginie Dru

Résumé :

Aya, c’est toute l’âme de l’Afrique, sa sensualité, sa magie et sa rudesse. Aya, c’est une fille de douze ans, pas encore une femme, belle comme un soleil, et qui ne rêve que d’épouser son petit amoureux, Ousmane.

Main dans la main, ils se promènent sur les bancs de sable de Karabane avant de plonger dans l’eau, où ils croisent Moussa de retour de la pêche dans sa barque bleue. Ce paradis, Aya ne l’abandonnerait pour rien au monde, s’il n’y avait ce terrible secret qui la fait grandir trop vite et qu’elle ne peut partager avec personne.

Contrainte de fuir son île, elle va peut-être se libérer du poids qui lui coupe le souffle et se forger enfin un destin.

Aya est une magnifique histoire de résilience, sensuelle, poétique et envoûtante une belle découverte sous la plume de Marie-Virginie Dru, grande amoureuse du continent africain.

Mon avis :

Aya a subi un des pires outrages… S’en remettra-t-elle ? Rien n’est moins sûr.

La protagoniste que j’ai suivi à travers ses péripéties et douleurs, ouvre une grande brèche dans les tradition ancestrales africaines.

Aya transforme son fardeau en joie et acceptation.

Son destin l'emmènera jusqu’à la maison rose à Dakar, un lieu ouvert par une française, Mona qui fait don d'elle-même pour l'épanouissement de jeunes filles mères abusées, abandonnées.

Ce récit m’a conduit à une immersion totale au cœur de l'Afrique. Le destin d'une femme qui se veut libre, partagée entre ses traditions et coutumes, des choix à porter. D'autre part, de manière contemporaine, l’auteure évoque dans ce roman le sort des migrants à Paris, Porte de la Chapelle, ceux qui ont tout quitté pensant trouver un Eldorado, un monde meilleur.

Il y avait aussi de jolies phrases :

« Sa lettre n’avait plus de fautes d’orthographe, mais quelques taches d’encre. Ses larmes en coulant avaient fait déborder certains mots. Tant pis, a-t-elle murmuré, les fautes on peut les effacer mais les taches ça reste pour toujours. C’est comme ça… »

« Nous on n'a rien, mais on a le sourire dans le cœur, vous, vous avez tout, mais vous ne le voyez pas… »

Résumé

Un premier roman important qui ne doit pas rester qu’un cri, mais qui doit aussi nous alerter sur l’horreur de notre indifférence permanente.

Une ode à cette terre d’Afrique fascinante, colorée, odorante, avec quelques âmes pures dont nous devrions nous inspirer.

Note

19/20