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Quête de soi, liberté, Sida



Celle qui raconte cette histoire, c'est sa fille, Constance.

Le père, c'est Jacques, jeune professeur d'italien passionné, qui aime l'opéra, la littérature et les antiquaires.

Ce qu'il trouve en fuyant Nice en 1968 pour se mêler à l'effervescence parisienne, c'est la force d'être enfin lui-même, de se laisser aller à son désir pour les hommes.

Il est parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, elle est l'une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d'hommes.


Mon ressenti


Ce livre est plein d'émotions. Celles de l'auteure pour son papa.

Ce papa qui du jour au lendemain quitte tout pour vivre sa vie.

Il va nier ses penchants homosexuels pendant plus de trente ans, les cacher, se marier.

De cette union naîtra une petite Constance.

En 1976 âgée de 8 ans Constance voit son papa décider d’arrêter d’être un : « mari usurpé, père imposteur » et vivre son homosexualité.

Cet aveux lui mettra à dos sa famille, ses amis, ses collègues.

Il quitte sa femme et s’installe avec Ivan dont il partagera la vie durant douze ans.

Au fil des pages, je me suis souvenue de ces années 70- 80, qui étaient vécues dans l'insouciance.

Pour évoquer cette époque, l'auteure trouve les mots justes, elle décrit son père qui s'épanouit dans sa nouvelle vie. Elle évoque la liberté, l'émergence de l'épidémie, la honte et le silence qui entourent le Sida.

Le Sida, cette maladie taboue synonyme d'exclusion, de haine ou de pitié. J'ai aimé les mots que l'auteure pose sur la vie de son père, la souffrance de sa mère, l’inimaginable tombé comme un couperet sur ce couple.

Elle évoque ses regrets alors qu'elle avait 20 ans, de ne pas avoir pris en compte la maladie de son père, sa terreur et son chagrin.

Le tout dans une écriture sensible, pudique.

J'ai été touchée par ce livre écrit trente années plus tard, j'ai été bercée par la musique des mots qui accompagnent ce voyage dans le temps.

C'est tendre, c'est poétique, c'est très beau.

Un arc-en-ciel de mots à la mémoire d'un père aimant, différent et parti trop tôt.


"J'écris pour ne pas tourner la page.

J'écris pour inverser le cours du temps.

J'écris pour ne pas te perdre pour toujours.

J'écris pour rester ton enfant."




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