Le consentement de Vanessa Springora
Séduite à l’âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l’emprise que cet homme a exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit les dérives d’une époque et la complaisance d’un milieu littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.
Mon avis
Je ne raconterai pas, il faut juste le lire.
Il fallait oser écrire qui plus est quand il s’agit d’écrire son histoire et quelle histoire,
Vanessa Springora a passé le pas.
Bravant ainsi les idées conventionnelles et autres jugements.
Dès les premières lignes j’ai été happée par l’écriture de la narratrice.
« Le consentement » n’est pas un simple roman, c’est un témoignage sur la pédophilie.
A l’issu de ce livre, je me suis interrogé sur l’impact de la non présence des parents, leurs responsabilités, la notion du consentement : Quel valeur a t-il quand l'esprit est placé sous l'emprise d'autrui ? Comment devient-on victime sans même s'en rendre compte ?
Pas besoin d’en faire des tonnes sur les passages très crus (un livre à ne pas mettre en toutes les mains), en seulement 216 pages, l’auteure trouve les mots. Vanessa Springora pose ses mots sur ses maux.
Ecrit avant le mouvement « Metoo », et bien avant la prise de parole de l'actrice Adèle Haenel en novembre 2019, harcelée par un réalisateur quand elle était adolescente, ce livre démontre que le cinéma n'est pas un univers isolé, que le monde de la littérature est, ou en tout cas fut, impacté par l'impunité de certains prédateurs sexuels, voire « pédocriminels ».
A l’issu de la parution de ce livre, il est intéressant de constater que nombreux ont été artistes, écrivains… à regretter les propos qu’ils avaient tenu à une époque où il était « interdit, d’interdire ». Les esprits ont évolué, ce qui semblait banal il y a trente ans est aujourd’hui dénoncé.
J’ai pu lire ici ou là : affaire Matzneff, Gallimard interrompt la commercialisation du journal de l’écrivain… Le ministre de la culture prône l’arrêt de l’aide publique à Gabriel Matzneff… Bernard Pivot regrette de ne pas avoir eu les mots qu’il faut…
Gabriel Matzneff titulaire du prix Renaudot en 2013, encensé par la critique littéraire, devrait être jugé en septembre 2021 pour pédophilie.
Résumé
Trente ans, il aura fallu attendre trente longues années pour que l’auteure sorte sa vérité. Quand les convictions sont plus fortes que la vérité.
Note
20/20